Le système immunitaire

Notre corps peut subir différents changements (manque de sommeil, froid, virus, bactéries) et cela peut impacter notre équilibre et notre bien être, voire même nous conduire à différentes pathologies. Face à ces bouleversements, notre corps développe différents processus de défense. Quels sont ils? Pourquoi notre peau réagit ainsi face à certaines blessures, ou encore, comment combattons nous la mauvaise grippe sans prendre de médicaments? Nous allons voir comment notre système immunitaire entre en jeu pour nous protéger de ces agressions extérieures.

L’immunité, c’est l’ensemble de mécanismes de défense de notre organisme contre les agressions extérieures notamment les agents infectieux (virus, parasites, bactéries…).

L’immunité « individuelle » est  la protection acquise par ce système après avoir été en contact avec un agent pathogène.  L’immunité « collective ou de groupe » permet de « casser » la chaine de contamination, et avec le temps, d’arrêter une épidémie. Lorsqu’une personne est atteinte par un virus, celui-ci se développe et la personne peut le transmettre. Lorsque ce virus est confronté à une personne qui a déjà été en contact et a crée des défenses contre celui-ci ( immunisée), le système immunitaire réagit très vite et le plus souvent le virus ne peut se développer et se transmettre. Cette immunité peut se construire soit en s’exposant au virus (infection naturelle), soit par la vaccination. Le système immunitaire a donc pour mission de protéger notre corps de ces envahisseurs indésirables. Quand le système immunitaire se défend contre un corps étranger, on parle de réaction immunitaire. Sans lui la moindre éraflure pourrait être fatale. Lorsque le corps est attaqué par une substance étrangère, celle-ci est appelée agent pathogène, ou antigène.

Le SOI est l’ensemble des molécules et des cellules qui constituent notre organisme et permet son bon fonctionnement. A contrario, le NON-SOI est l’ensemble des molécules, des cellules et des organismes « extérieurs » qui n’appartiennent pas au SOI. Ce sont des cellules d’origine externe potentiellement dangereuses ou d’origine interne comme les cellules cancéreuses. Le système immunitaire a donc deux missions:

1/ Reconnaitre et contrôler ce qui appartient à l’organisme, le SOI.

2/ Lutter contre les agressions extérieures, le NON-SOI.

Notre système immunitaire est constitué d’un ensemble de cellules et de molécules capables de détecter et reconnaitre les anomalies

Comment se forme notre système immunitaire?

Lorsque l’embryon devient foetus (vers 3 mois in utero), la mère lui transmet certaines de ses défenses immunitaires, notamment les IgG (immunoglobulines G) qui sont des anticorps créés par les lymphocytes B. Le placenta est un filtre qui empêche le passage des grosses molécules et cellules, seuls les IgG passent cette barrière et offre une protection passive contre les infections, le temps que le système immunitaire du foetus se mette en place. Le nouveau-né doit s’adapter rapidement au nouveau monde, c’est pourquoi chez lui la quantité des lymphocytes est largement supérieure à celle des adultes. Mais ces lymphocytes ne savent pas encore tout à fait comment réagir, il leur faudra être en contact avec des virus exterieurs pour que le système se mette en place. Il est donc  normal que le bébé ait régulièrement de la fièvre, qui signifie que son corps apprend à se défendre. Pour renforcer et favoriser son système, il est recommandé d’allaiter son enfant pendant les 6 premiers mois au moins, pour lui apporter des IgE ( immunoglobulines E), de le faire vacciner et de lui donner une bonne alimentation. Ensuite, l’enfant créera lui-même ses propres défenses selon son environnement, il est donc conseillé de le laisser découvrir son monde afin de développer des protections pour l’avenir. L’enfant n’acquière sa maturité immunitaire qu’à partir de l’âge de 2 ans.

Les principaux organes du système immunitaire

Les poils, la peau et les muqueuses sont les premières barrières naturelles auxquelles les corps étrangers doivent se confronter. La peau est le plus grand organe du corps et offre une grande surface de protection pour l’organisme. De plus, de « bons » micro-organismes recouvrent la plupart de ces surfaces afin de renforcer ces barrières. Cette protection est connue sous le nom de microbiote ou flore (microbienne, bactérienne, cutanée, intestinale…). Les yeux, les oreilles, la bouche, le nez, les voies urinaires et génitales offrent des voies de passage pour les microbes. Pour pallier cela, elles ont développé des systèmes de protection propres comme la toux, l’éternuement ou les sécrétions. Les cellules du système immunitaire sont crées ou stockées dans différents organes que l’on nomme des organes lymphoïdes.

Les organes lymphoïdes primaires sont ceux où sont formées les cellules du système immunitaire (leucocytes ou globules blancs). Ce sont la moelle osseuse ( tissu situé à l’intérieur des os ) et le thymus. La moelle osseuse fabrique ces globules blancs qui se retrouvent dans le sang et les ganglions, et aident l’organisme à se défendre contre les agressions extérieures. Le thymus est un organe important du système immunitaire, le siège de maturation des lymphocytes T ou globules blancs. Cette maturation est obtenue grâce à un processus de sélection « positive » et « négative ». Sont sélectionnés POSITIVEMENT des lymphocytes présentant des récepteurs contre les antigènes contre lesquels ils doivent se battre, et NEGATIVEMENT ( par mort cellulaire) les lymphocytes dont les récepteurs pourraient reconnaitre des antigènes propres à l’individu et attaquer ses cellules, donnant lieu à des maladies auto-immune, comme le cancer. Ce rôle important du thymus dans le système immunitaire diminue avec l’âge.

Les organes lymphoïdes secondaires sont ceux de stockage: la rate, les ganglions lymphatiques, les amygdales et les cellules lymphoïdes situées sur les muqueuses des voies digestives, respiratoires, génitales et urinaires. Enfin, le foie a un rôle important à jouer dans le système immunitaire en intervenant comme fonction de régulation.

Quelles sont les cellules qui jouent un rôle dans l’immunité?

Une cellule est l’unité de base de notre organisme. Elle est composée d’une membrane qui est une enveloppe souple qui protège la cellule, d’un cytoplasme, un liquide dans lequel baignent des organites et le noyau qui contient toute l’information de la cellule. Les cellules de l’immunité que l’on appelle globules blancs ou leucocytes se déplacent à travers le corps par le système SANGUIN et LYMPHATIQUE. Les cellules mère sont créées dans le foie et la rate à la naissance, puis uniquement dans la moelle osseuse vers 4 à 5 mois de vie in utero du nourrisson, elles sont identiques et s’appellent cellules souches hématopoïétiques. En grandissant ces cellules mères vont donner 3 types de cellules: les globules blancs (leucocytes), les globules rouges ( érythrocytes ou hématies) et les plaquettes (thrombocytes). Nous nous intéressons précisément aux globules blancs (GB). Lorsqu’ils naissent on les appellent cellules immatures, qui vont devoir apprendre leur fonction et reconnaitre les cellules du SOI et du NON SOI ou anormales, pour devenir des cellules matures utiles à la réponse immunitaire.

Comment se traduisent les réponses du système immunitaire.

L’immunité chez l’homme est soit innée soit adaptative. L’immunité innée ( ou non spécifique) présente dès la naissance agit sans tenir compte de la nature du micro-organisme qu’elle combat, son objectif étant d’éliminer l’ennemi. Tout d’abord, la première réponse du corps face aux lésions et aux infections, c’est le mécanisme « d’inflammation ». Les 4 principaux signes d’inflammation sont la chaleur, la rougeur, le gonflement et la douleur. Ce sont les signes dites « cardinaux ». Ces symptômes sont dus aux déplacements des cellules du système immunitaire vers le site de la lésion ou de l’infection.

La réponse spécifique, dite aussi adaptative ou humorale. Lors de la première rencontre avec les pathogènes, ces derniers seront mémorisés par le système immunitaire. Cette mémorisation permettra une réaction plus rapide et plus efficace les fois suivantes, c’est la réponse spécifique. Le système immunitaire adaptatif a donc une mémoire. Les lymphocytes deviennent spécifiques d’un agent pathogène particulier à éliminer après y avoir été exposés lors d’une infection et certains d’entre eux subsistent durablement dans l’organisme. Les principes de la vaccination reposent sur la connaissance de ces mécanismes immunitaires.

Notre corps contient environ 5 L de sang et environ 40 L d’eau. Il y a 1 million de milliards de globules blancs dans le corps humain, et 15 milliards sont créés chaque jour.

Même si la mission première de notre système immunitaire  est de nous protéger, il peut arriver que ce dernier soit affaibli, voire défaillant. Il peut devenir soit trop sensible à certains constituants exogènes et déclencher des allergies, soit réagir contre des constituants du soi, et favoriser l’émergence de maladies auto-immunes.

Plusieurs signes peuvent indiquer un système immunitaire affaibli. Des blessures qui prennent du temps à cicatriser, une fatigue persistante, une sensibilité accrue aux infections.

Les maladies chroniques (telles que diabète, cancer, VIH, etc..) affaiblissent le système immunitaire. Les traitements comme la chimiothérapie est contre-productifs pour le système immunitaire car ils sont conçus pour bloquer et freiner l’activité des cellules immunitaires afin de soigner les cancers, maladies auto-immunes, le VIH. De ce fait, ils rendent l’organisme plus fragile face à d’autres maladies. Les maladies auto-immunes se définissent par la perte de tolérance immunologique de l’organisme face à ses propres constituants. Ces maladies sont le résultat d’un ensemble de facteurs génétiques, exogènes, endogènes et environnementaux.

Les ennemis du système immunitaire

L’âge, en vieillissant, les compétences de nos cellules immunitaires commencent à s’altérer et le corps produit de moins en moins de globules blancs. L’organisme se défend moins bien face aux agressions extérieures, notamment les nouveaux microbes.

La malnutrition, de nature quantitative et/ou qualitative, est une cause importante de déficit immunitaire, car elle rend vulnérable aux maladies infectieuses. De plus, elle peut conduire à une obésité également facteur de risques. En cas de surpoids et d’obésité, les fonctions immunitaires peuvent être lésées par l’excès de tissus adipeux. Nos tissus sécrètent des cytokines qui sont des hormones du système immunitaire. Nos tissus produisent des cytokines spécifiques appelées adipokines, certaines ont des fonctions pro-inflammatoires et d’autres anti-inflammatoires qui sont normalement en équilibre. Mais en présence d’obésité, cet équilibre est rompu, et les adipokines pro-inflammatoires prennent le dessus sur les adipokines anti-inflammatoires, qui en devenant chronique peut altérer l’immunité.

La sédentarité, le surpoids, le manque de sport et le stress sont aussi des risques pour l’immunité.

De même, une activité physique trop intense ( plus de 1h par jour) en conduisant à une fatigue corporelle trop intense, peut affaiblir nos défenses immunitaires.

Le stress chronique réduit également la capacité du système immunitaire à réagir efficacement. Le stress empêche de produire des substances chimiques inflammatoires nécessaires à l’élimination des agents pathogènes.

Enfin, le manque de sommeil, en écourtant le sommeil lent profond, durant lequel sont fabriqués des lymphocytes B « mémoire » qui enregistrent les caractéristiques des microbes et produisent des anti-corps spécifiques en cas de nouvelle agression.

Il est possible de booster votre immunité de différentes manières:

– Le sport. Lors d’une activité physique, le corps a besoin de plus s’oxygéner, et ce sont les globules rouges qui transportent cet oxygène. Le corps va donc créer plus de globules rouges. Or, les globules rouges et les globules blancs viennent de la même cellule souche. L’augmentation de production de l’un augmente aussi l’autre. Il y aura donc plus de défenses dans le sang et leur circulation sera plus rapide et efficace. Une activité physique de 30 min est recommandée par jour, de préférence dans la journée pour ne pas exciter le corps avant de dormir. En plus le sport diminue le stress par la libération d’endorphine.

– L’alimentation. Le microbiote intestinal est l’une des barrières contre les pathogènes. Pour qu’il soit performant il faut le nourrir avec 1/ prébiotiques, molécules qui favorise le développement des micro-organismes et des 2/ probiotiques, micro-organismes vivants comme les bactéries ou les levures, qui se trouvent dans la flore buccale, intestinale et vaginale, et qu’on peut trouver notamment dans les produits laitiers. Leur présence permet notamment de contrer la prolifération des micro-organismes nuisibles qui peuvent provoquer des diarrhées infectieuses ou des vaginites. Les probiotiques contribuent également à la digestion des aliments.

Les antioxydants protègent les globules blancs de l’oxydation et augmentent leur mobilité et leur efficacité. Les omégas 3 limiteraient  l’hyperactivité des lymphocytes T afin d’éviter les risques d’inflammation, et d’autres parts ils améliorent la production de lymphocytes B pour mieux lutter contre les infections.

Il est fortement conseiller de consommer des fruits et des légumes de saison, car ils répondent aux besoin nutritionnels de notre corps: notre système est en harmonie avec la nature. Lors des repas, la mastication est très importante, il faut prendre le temps de bien mâcher et de manger dans le calme.

Une bonne hydratation est primordiale.

Elle permet d’éliminer les toxines de notre corps (dont les pathogénes ). Elle aide au bon fonctionnement général de l’organisme: fluidifie le mucus, apporte des minéraux, et régule notre corps.

Il est recommander de boire au moins 1,5L d’eau par jour.

– Le sommeil

Le sommeil permet au corps de faire le plein d’énergie , de reconstituer le système immunitaire en produisant des globules blancs et en favorisant la mémorisation des lymphocytes B.

Certaines hormones secrétés la nuit vont aider le système immunitaire a lutter contre les infections.

*Dormir 7 a 8 heure par nuit minimum

*Avoir un cycle de sommeil régulier et de qualité

*Ne pas boire de boissons énergisantes avant de dormir ( caféine, theine )

*Eviter de regarder des écrans au moins 30 minutes avant d’aller se coucher

*Manger léger le soir

La respiration, la cohérence cardiaque et la méditation sont des exercices conseillés pendant 15 minutes minimum par jour.

Article rédigé par Anne SUY

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